Un sutra raconte l’histoire d’un roi qui fit le rêve suivant : il était un homme pauvre qui manquait de tout et il cherchait à rencontrer le roi du pays pour lui demander un peu d’aide. On lui disait que le roi était là-bas, alors il s’y précipitait, mais à chaque fois qu’il arrivait, on lui disait que le roi était ailleurs, qu’il était parti. En fait, ce rêve était un véritable cauchemar. Il savait, inconsciemment dans son rêve, que le roi pouvait l’aider, mais le roi se dérobait sans cesse. Aussi, quand il se réveilla de ce cauchemar, il prit conscience que le roi, c’était lui. Il prit conscience qu’il était le roi, mais qu’il n’avait pas l’attitude, le comportement, l’esprit d’un roi.
À partir de là, il décida d’être à la hauteur de sa fonction : il décida de se libérer de tout ce qui l’empêchait d’être un roi véritable, il décida d’abandonner la peur, de devenir fort, sage et compassionné.
Nous-mêmes sommes tous plongés dans un rêve qui nous fait oublier ce que nous sommes vraiment. Il nous fait oublier notre vraie nature de Bouddha ; il nous fait oublier que gouverner sa vie, mener sa vie demande d’abandonner toute peur, demande de devenir fort, sage, compassionné.
Ce monde du rêve dans lequel nous sommes, c’est ce que l’on appelle dans le bouddhisme le samsara. Dans le samsara, nous sommes très éloignés de notre véritable nature. Pour certains, le rêve dans lequel ils sont est un rêve de victime, de défaite ; pour d’autres, c’est un rêve de gloire. Mais dans tous les cas, ces rêves créent en nous de l’insatisfaction.
Pour avoir rétréci notre esprit de Bouddha – être un petit moi – nous récoltons l’insatisfaction. La pratique de la Voie, c’est revenir à notre esprit de Bouddha, un esprit sans limites, sans souillure, au-delà de toute croyance, de toute superstition. C’est mener sa vie comme un roi dans son royaume, sans peur, avec force, sagesse et compassion, libéré de tous les rêves du samsara.
Taiun JP Faure, septembre 2023
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