Le goût des choses simples

Nos sociétés consacrent beaucoup d’énergie à la recherche du plaisir, à satisfaire nos désirs, à améliorer sans cesse notre bien-être, notre confort. Mais comme le disait Einstein : « C’est juste bon pour le bétail. » Le moindre différend, le moindre conflit se résout à coup de hache ou de bombes.

Notre avidité est sans limite, notre aversion est sans limite. La barbarie nous éloigne de la nature – plus précisément, nous éloigne de notre nature de Bouddha.

Nous avons perdu le goût des choses simples, le goût naturel, tel que c’est. La vie simple et tranquille.

Le défi de l’humanité est d’ouvrir sa conscience.

Vivre en s’appuyant sur sa nature de Bouddha, sur un esprit sans limite, sans souillure, sur l’esprit nature, tel qu’il est, limpide… le véritable esprit qui ne s’accroche à rien. La civilisation doit amener l’être humain à sa forme adulte, libéré de l’avidité et de l’aversion, libéré de l’ignorance – c’est-à-dire éveillé à la réalité.

C’est pour cela que nous sommes réunis ici. C’est pour cela que Bouddha a enseigné : pour sortir de la barbarie. Kodo Sawaki disait : « Ce sont des barbares qui possèdent la bombe atomique et qui peuvent détruire l’humanité. »

Il est important d’ouvrir son esprit, d’ouvrir son cœur à la nature telle qu’elle est, à ce que nous sommes profondément, nous qui sommes Bouddha.

Si nous ne comprenons pas que la vocation de l’être humain est de devenir un être humain véritable – c’est à dire Bouddha –, nous ne sommes pas prêts à traverser la moindre difficulté.

C’est seulement par la foi en notre vocation véritable que l’on peut aller au-delà de tout, faire face à tous les problèmes de l’existence.

C’est pour cela que Maître Deshimaru nous disait sans cesse : « Vous qui pratiquez la voie du Bouddha, vous êtes des leaders spirituels. » Aller sans cesse au-delà, retourner sans cesse à notre dimension de Bouddha, à une conscience ouverte, sans souillure, sans limite.

N’oubliez jamais que la barbarie nous éloigne de la nature.

La barbarie nous éloigne de notre nature de Bouddha.

Taiun JP Faure, juin 2024