Les bodhisattvas prient devant la souffrance des êtres humains. Ils prient devant ceux qui n’ont pas d’autre issue à la souffrance que de brûler leur vie. Certains même se suicident. L’artiste Serge Gainsbourg, qui fumait trois paquets de cigarettes par jour, disait avec un sourire amer : « Chaque cigarette est un clou de mon cercueil. » Le bodhisattva prie devant la souffrance de ceux qui sont perdus – perdus dans la souffrance, sans issue.

Un artiste comme Albert Camus dit : « Un être humain, ça s’empêche. » Ça s’empêche de faire le mal. Mais comment ?

Certaines religions attaquent l’élan vital. Il y a là quelque chose d’anti-vie, de destructeur. Les bouddhas, en revanche, disent : « Accédez à la sublime solitude. »

Sachez qu’au-delà de tous nos dysfonctionnements, nous sommes bouddha. Il n’y a rien à brûler, il n’y a rien à détruire. Seulement s’engager sur le chemin qui tient en respect tous les démons – ce chemin où l’on goûte à la sublime solitude, à la paix de l’esprit.

Pour cela, nous devons comprendre que tout ce qui apparaît à la conscience n’a pas vocation à être suivi et prendre alors la ferme décision de laisser passer. Ces phénomènes qui apparaissent à la conscience sont comme les excréments des vies passées, elles doivent être abandonnées. Seulement se tenir dans une vie simple et sobre. Une vie qui est soi, profondément.

C’est par manque de foi qu’on court partout, qu’on gesticule, qu’on attrape tout ce qui passe. Il faut viser à ce que nous sommes profondément. Viser à l’esprit véritable – dans le Sutra du Diamant, il est dit : « L’esprit véritable, c’est celui qui ne s’accroche à rien. »

Si vous ne voulez pas prendre cette décision de faire le silence et la lumière, alors ayez le courage de vivre en enfer.


Taiun JP Faure, octobre 2024

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