L’enseignement à Kanshoji

La spécificité du zen est la transmission de l’enseignement bouddhiste en dehors des écritures, de personne à personne.

À Kanshoji, l’enseignement est donné par Taiun Jean-Pierre Faure, qui a reçu la transmission du Dharma de Dônin Minamisawa Zenji, abbé du temple de Eiheiji.

L’enseignement de Taiun Jean-Pierre Faure s’appuie sur celui de Shakyamuni Bouddha réécrit à chaque époque.
Il prend les différentes formes traditionnelles du zen sôtô (voir aussi page « Bouddhisme Zen Sôtô »).

Tous les enseignements sont traduits en anglais.

Kusen

Enseignement oral donné durant zazen

Le kusen est l’enseignement oral donné par le maître pendant zazen.

Ce n’est pas de la littérature. Les phrases sont simples, courtes, directes. Le kusen s’adresse au cerveau profond, au cœur du disciple ; le disciple ne doit pas chercher à le comprendre par le mental.

La Voie du Bouddha ne demande pas, en aucun cas, de se sacrifier pour les autres. 

Un jour, du temps du Bouddha, le roi du Kosala demande à son épouse : « De vous ou de moi qui aimez-vous le plus ? » La reine répond : « Majesté, c’est moi que j’aime le plus. » Le roi est effondré. 

Quelques temps plus tard, le roi rencontre le Bouddha Shakyamuni et, outré, lui rapporte les faits : « Mon épouse m’a dit qu’elle se préférait elle-même à moi, le roi, son époux. » Le Bouddha lui répond : « Bien sûr, elle a raison. » Le roi ne comprend plus. 

Bouddha veut dire que notre pratique commence, avant tout, par nous-même. Nous devons nous prendre fermement en main, sans nous faire de mal.

La plupart du temps, nous pensons en termes de moi et de mien. Nous cherchons le bonheur en satisfaisant notre avidité, notre aversion, notre ignorance. Nous laissons l’ego diriger notre vie, c’est là que nous commettons l’erreur.

Penser à soi de façon juste, c’est penser à sa dimension de bouddha. C’est penser à mettre bouddha à la première place dans notre vie. À ce moment-là, l’ego suit bouddha. Pratiquer de cette façon, c’est accéder à un véritable bonheur qui rejaillit sur tous les autres. Quand vous agissez mené par l’égoïsme, même si vous touchez des petites satisfactions passagères, à la fin, vous vous faites mal et vous faites mal aux autres. 

Nos choix sont justes quand ils sont bons pour nous et bons pour les autres. S’ils sont bons pour nous et mauvais pour les autres, ils sont égoïstes. S’ils sont bons pour les autres et mauvais pour nous, c’est que nous nous sacrifions et ils ne sont pas justes. Ce que Bouddha a voulu dire au roi, c’est que la pratique commence par soi-même. Se diriger vers la libération des trois poisons (avidité, aversion, ignorance), c’est bon pour soi, c’est bon pour les autres. Ne vous trompez pas sur l’enseignement du Bouddha. 

L’enseignement du Bouddha parle de jiriki. Riki c’est la force, ji c’est le soi. Nous ne demandons pas au ciel ou aux autres de nous aider, de faire les choses à noter place. Nous faisons ce que nous seuls pouvons faire, c’est-à-dire se diriger vers notre dimension de bouddha : se libérer des trois poisons. Nous trouvons la force de faire cela par amour, par amour pour soi-même et pour les autres.

Se prendre fermement en mains, sans se faire de mal, c’est ce que nous faisons maintenant. Quand le dos droit, la respiration allant et venant librement, les pensées apparaissant et disparaissant d’elles-mêmes, nous maintenons le lien, nous maintenons le contact avec la réalité, avec ce qui est – avec ce qui est, tel quel.

C’est ce qu’a pratiqué Bouddha Shakyamuni, il y a 2600 ans. Pour la première fois, un être humain sortait de la longue nuit de l’ignorance. Après huit jours et huit nuits de méditation, il a vu se lever l’étoile du matin, il a ressenti qu’il n’en était pas séparé. 

Sortant de la longue nuit de l’ignorance, le voile des illusions s’est déchiré. Il est seulement revenu à sa vraie nature, sans se faire de mal, sans se sacrifier. Il est simplement revenu à ce qu’il était réellement. 

Taiun JP Faure, février 2025

L’Éveil : une présence à ce qui est

Zazen 11 heures Le moine Joshu demande au maître Nansen : « Qu’est-ce que la Voie ? » La réponse de maître Nansen est devenue célèbre : « L’esprit de la vie quotidienne est la Voie. » Il n’est pas nécessaire de se mettre sur…

Pas d’opinions!

Se tourner vers la voie de l’éveil, c’est tourner son regard vers l’intérieur et éclairer ses illusions. Trop souvent on regarde à l’extérieur. On est pour cette équipe, contre l’autre, on est du côté de ce groupe plutôt que…

Les deux taureaux boueux qui s’affrontaient

Aucun Bouddha conçu par la pensée des êtres humains n’est Bouddha, seulement une illusion. Rechercher la vérité par la pensée n’amène qu’à la confusion. Bouddha est au-delà de toute forme fixe, impossible à enfermer dans des…

Chosan

Rencontre avec l’abbé

Le maître parle librement du Dharma en présence de ses disciples, autour d’une tasse de thé.
Enseignement en relation avec les situations rencontrées chaque jour.

Un monastère n’est pas grand parce qu’il a beaucoup de disciples.
Il est grand parce qu’on y pratique chosan chaque jour.
Maître Dôgen

Zen et psychanalyse

" [...] Le zen est un tout autre propos, qui n’est pas de réparer l’égo, de le rendre compatible avec la société avec ses semblables. Le zen s’occupe de problèmes d’une autre nature [...]"

Chôsan sur le bouddhisme engagé

Les prémices de ce shôsan sont un film, Le vénérable W, à propos d'un moine birman qui incite au racisme à l'égard de l'Islam. J'ai des réserves à l'égard du bouddhisme engagé qui glisse vers la politique. Ce moine, qui montre…

Mondo

Questions / Réponses

Le mondo est l’occasion pour le disciple de poser une question au maître sur des aspects de l’enseignement et de sa réalisation dans la vie quotidienne.

Teisho

Enseignement bouddhiste sous forme de conférences

Kongôkyô, le Sûtra du Diamant (Taiun Jean-Pierre Faure)

Je voudrais vous présenter quelques aspects du Sutra du Diamant qui vous donneront peut-être envie de le lire, et surtout de le pratiquer. Le diamant est ce qu’il y a de plus précieux. J’ai appris qu’il existe une étoile constituée…

Être moine aujourd’hui en Occident (Taiun JP Faure – Colloque AZI 2014)

L’être humain, animal religieux L’absolu est présent au cœur de tous les phénomènes de l’univers ; la Voie est pratiquée par tout l’univers naturellement, inconsciemment, automatiquement. De là, la question que se posait maître…

Témoignage sur la vie monastique (Yashô Valérie Guéneau – Colloque AZI)

  Comme vous le remarquez, on peut vivre dans un monastère depuis de nombreuses années et être tout à fait normal ! Dans notre sangha AZI, certains imaginent les moines et nonnes vivant dans un monastère comme des « extraterrestres »,…

Foire Aux Questions

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Il n’y a pas d’esprit sans corps, il n’y a pas de corps sans esprit. Ce sont en fait deux aspects d’une seule et même réalité.
Quand corps et esprit sont unifiés, nous restons présents à l’ultime réalité, comme Bouddha Shakyamuni le dit si bien : “le son entendu et celui qui l’entend sont aussitôt oubliés”. C’est ce que nous prenons l’habitude de faire en zazen.
Ce qui revient à dire que, quelle que soit la situation dans laquelle nous sommes plongés, nous y sommes totalement ouverts, disponibles.
Quand nous laissons passer tout ce qui apparaît à la conscience, sans fuir ni rejeter quoi que ce soit, rien de nous sépare de la réalité. Corps et esprit en unité, nous devenons un avec toutes les existences de l’univers. C’est à partir de l’unité avec toutes les existences que nous pouvons leur répondre avec sagesse et compassion.

Zazen n’est pas au service de quoi que ce soit. Zazen n’est que la manifestation de l’ultime réalité qui n’a pas de fin en soi. Amener en nous cette dimension ultime  a le pouvoir de changer notre vie… On prend conscience alors que nos points de vue, nos conceptions, nos interprétations sont toutes relatives et qu’en aucun cas elles ne doivent être confondues avec l’ultime réalité.

Une vision fausse de la réalité nous fait croire que toutes choses de la vie sont permanentes, solides, ayant une existence propre, indépendante des autres. Alors que c’est tout le contraire.
La réalité, c’est que toute chose de la vie est impermanente, existe en interdépendance avec toutes les autres, n’a pas d’existence séparée des autres.

Le Bouddha enseigne que c’est nous, par notre ignorance, notre avidité et notre aversion, qui causons notre propre souffrance. En corollaire, il affirme que nous pouvons échapper à notre souffrance en nous libérant de ces trois souillures appelées encore trois poisons.
L’ignorance (l’égarement) :
C’est être aveugle à la vraie nature de la vie, à la vraie nature de toutes choses, appelée nature de Bouddha. Cette ignorance nous empêche de mener notre vie de façon juste et harmonieuse car nous ne voyons pas la réalité telle qu’elle est.
L’avidité (la convoitise) :
Négligeant notre véritable nature et celle de toute chose, nous ne connaissons pas le sentiment satisfaisant de paix et de plénitude. Il en résulte un état de frustration et de manque qui nous pousse à rechercher le bonheur dans la possession de biens matériels, de positions dans la société,  de renommée, de reconnaissance, etc.
L’aversion (colère, violence, haine…)
Ignorant l’état d’éveillé, nous en venons à accuser les autres , à avoir de l’aversion pour tout ce qui nous dérange et à faire preuve de colère et de haine vis-à-vis de l’extérieur.
C’est parce que nous suivons, souvent sans le savoir, les trois poisons que nous entretenons avec le monde des relations pas justes qui empêchent notre épanouissement et celui des autres.

La pratique de la voie du Bouddha consiste à agir avec sagesse et compassion. Cela se réalise quand nous nous libérons des trois poisons — que sont l’ignorance, l’avidité, l’aversion — et de tous les flux toxiques qui en découlent. Dans ce cas, nous ne sommes plus enfermés dans nos pensées égoïstes et de ce fait pas séparés des autres existences. Nous voyons les autres tels qu’ils sont avec leurs joies et leurs peines ; nous éprouvons l’envie de les aider dans leur souffrance. Être dans la compassion, c’est être en unité avec l’autre. La rivière du don coule alors naturellement et librement entre toutes les existences. Libérés des trois poisons, la vertu du don se manifeste d’elle-même. C’est une caractéristique du fonctionnement de Bouddha.

Poèmes

La silencieuse intelligence que maître Ryokan avait de la vie
se communiquait à tous comme une guérison virale.

Christian Bobin

Emissions Sagesses Bouddhistes

  • Kanshoji, monastère zen dans le Périgord Vert
  • Quelle place et quel sens donner à la vie monacale ?
  • Comprehension du Bouddhisme par les occidentaux, difficultés et pièges.
  • La relation maître disciple
  • La résonance dans la voie du Bouddha
  • Le désir d’appropriation, sources de toutes les souffrances