L’enseignement à Kanshoji

La spécificité du zen est la transmission de l’enseignement bouddhiste en dehors des écritures, de personne à personne.

À Kanshoji, l’enseignement est donné par Taiun Jean-Pierre Faure, qui a reçu la transmission du Dharma de Dônin Minamisawa Zenji, abbé du temple de Eiheiji.

L’enseignement de Taiun Jean-Pierre Faure s’appuie sur celui de Shakyamuni Bouddha réécrit à chaque époque.
Il prend les différentes formes traditionnelles du zen sôtô (voir aussi page « Bouddhisme Zen Sôtô »).

Tous les enseignements sont traduits en anglais.

Kusen

Enseignement oral donné durant zazen

Le kusen est l’enseignement oral donné par le maître pendant zazen.

Ce n’est pas de la littérature. Les phrases sont simples, courtes, directes. Le kusen s’adresse au cerveau profond, au cœur du disciple ; le disciple ne doit pas chercher à le comprendre par le mental.

Ayant découvert les souffrances existentielles des êtres humains – la maladie, la vieillesse, la mort, etc. –, Shakyamuni Bouddha a quitté le palais de son père. Il a suivi les nombreux enseignements qui existaient de son temps en Inde, mais aucun ne l’a satisfait. C’est ainsi qu’il s’est assis en zazen, décidé à ne pas se lever tant qu’il n’aurait pas la réponse à la souffrance inhérente à la condition humaine, cherchant à résoudre la grande affaire de la vie et de la mort.

C’est cette même question que l’on peut se poser : qu’est ce que je peux faire de ma vie, qu’est ce que je peux donner à mes semblables ? C’est cela qui doit décider de la direction de notre vie. Que peut-on donner au monde ?

Quand on voit la folie des êtres humains, l’angoisse dans laquelle ils vivent ; quand on voit leur choix de faire la guerre, de massacrer ceux qui ne sont pas d’accord avec eux – on comprend que la chose dont le monde a besoin c’est la paix de l’esprit.

Tout le monde souhaite la paix, les juifs disent Shalom, les chrétiens disent : Que la paix soit avec nous et avec votre esprit, les musulmans disent Salam. On ne peut pas donner la paix. Ça serait une grande arrogance de se croire capable de donner ce que l’on ne peut pas donner. Ce que l’on peut donner, c’est le moyen d’accéder à la paix.

L’enseignement du Bouddha nous permet, si nous le mettons en pratique, d’accéder à la paix. La paix, c’est la non peur, l’absence de haine, l’absence d’avidité. C’est tout cela dont les être humains ont le plus besoin. C’est pour cela que l’on dit : de tous les dons, le don du Dharma – de l’enseignement du Bouddha – est le plus haut.

Certaines personnes me répondent : je préfère donner ma vie à la science, je préfère donner ma vie à la réussite sociale, je préfère donner ma vie au grand capital, donner ma vie à la guerre. Pourquoi ne voulez-vous pas donner votre vie à la paix, à l’enseignement de la paix, au Dharma de Bouddha ?

Si vous pratiquez seulement pour votre confort personnel, c’est une chose « « pitoyable », disait maître Kodo Sawaki. De tous les dons, le don du Dharma est le plus haut. C’est ce dont l’humanité a le plus besoin : se libérer des trois poisons (ignorance, avidité, aversion), entrer à chaque instant dans le monde avec l’esprit de Bouddha.

Plutôt que de consacrer sa vie à la recherche du profit et de la renommée, chacun devrait consacrer sa vie à se libérer des trois poisons. Souvent les maitres zen disent : Je n’ai rien à vous donner. Ce rien est le bien le plus précieux : aider les êtres humains à retourner à l’esprit pur, vide de toute souillure, libre de toute limite.

À la fin du dernier chapitre du Shōbōgenzo dont le titre est Dōshin, l’Esprit de la voie, Dogen écrit : « Chaque être humain devrait prier et tout faire pour que l’esprit d’éveil se répande dans le monde. »

Taiun JP Faure, mars 2025

Sans se faire de mal, sans se sacrifier

La Voie du Bouddha ne demande pas, en aucun cas, de se sacrifier pour les autres.  Un jour, du temps du Bouddha, le roi du Kosala demande à son épouse : « De vous ou de moi qui aimez-vous le plus ? » La reine répond : « Majesté,…

L’Éveil : une présence à ce qui est

Le moine Joshu demande au maître Nansen : « Qu’est-ce que la Voie ? » La réponse de maître Nansen est devenue célèbre : « L’esprit de la vie quotidienne est la Voie. » Il n’est pas nécessaire de se mettre sur la tête, de faire…

Pas d’opinions!

Se tourner vers la voie de l’éveil, c’est tourner son regard vers l’intérieur et éclairer ses illusions. Trop souvent on regarde à l’extérieur. On est pour cette équipe, contre l’autre, on est du côté de ce groupe plutôt que…

Chosan

Rencontre avec l’abbé

Le maître parle librement du Dharma en présence de ses disciples, autour d’une tasse de thé.
Enseignement en relation avec les situations rencontrées chaque jour.

Un monastère n’est pas grand parce qu’il a beaucoup de disciples.
Il est grand parce qu’on y pratique chosan chaque jour.
Maître Dôgen

Zen et psychanalyse

" [...] Le zen est un tout autre propos, qui n’est pas de réparer l’égo, de le rendre compatible avec la société avec ses semblables. Le zen s’occupe de problèmes d’une autre nature [...]"

Chôsan sur le bouddhisme engagé

Les prémices de ce shôsan sont un film, Le vénérable W, à propos d'un moine birman qui incite au racisme à l'égard de l'Islam. J'ai des réserves à l'égard du bouddhisme engagé qui glisse vers la politique. Ce moine, qui montre…

Mondo

Questions / Réponses

Le mondo est l’occasion pour le disciple de poser une question au maître sur des aspects de l’enseignement et de sa réalisation dans la vie quotidienne.

Teisho

Enseignement bouddhiste sous forme de conférences

Kongôkyô, le Sûtra du Diamant (Taiun Jean-Pierre Faure)

Je voudrais vous présenter quelques aspects du Sutra du Diamant qui vous donneront peut-être envie de le lire, et surtout de le pratiquer. Le diamant est ce qu’il y a de plus précieux. J’ai appris qu’il existe une étoile constituée…

Être moine aujourd’hui en Occident (Taiun JP Faure – Colloque AZI 2014)

L’être humain, animal religieux L’absolu est présent au cœur de tous les phénomènes de l’univers ; la Voie est pratiquée par tout l’univers naturellement, inconsciemment, automatiquement. De là, la question que se posait maître…

Témoignage sur la vie monastique (Yashô Valérie Guéneau – Colloque AZI)

  Comme vous le remarquez, on peut vivre dans un monastère depuis de nombreuses années et être tout à fait normal ! Dans notre sangha AZI, certains imaginent les moines et nonnes vivant dans un monastère comme des « extraterrestres »,…

Foire Aux Questions

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Il n’y a pas d’esprit sans corps, il n’y a pas de corps sans esprit. Ce sont en fait deux aspects d’une seule et même réalité.
Quand corps et esprit sont unifiés, nous restons présents à l’ultime réalité, comme Bouddha Shakyamuni le dit si bien : “le son entendu et celui qui l’entend sont aussitôt oubliés”. C’est ce que nous prenons l’habitude de faire en zazen.
Ce qui revient à dire que, quelle que soit la situation dans laquelle nous sommes plongés, nous y sommes totalement ouverts, disponibles.
Quand nous laissons passer tout ce qui apparaît à la conscience, sans fuir ni rejeter quoi que ce soit, rien de nous sépare de la réalité. Corps et esprit en unité, nous devenons un avec toutes les existences de l’univers. C’est à partir de l’unité avec toutes les existences que nous pouvons leur répondre avec sagesse et compassion.

Zazen n’est pas au service de quoi que ce soit. Zazen n’est que la manifestation de l’ultime réalité qui n’a pas de fin en soi. Amener en nous cette dimension ultime  a le pouvoir de changer notre vie… On prend conscience alors que nos points de vue, nos conceptions, nos interprétations sont toutes relatives et qu’en aucun cas elles ne doivent être confondues avec l’ultime réalité.

Une vision fausse de la réalité nous fait croire que toutes choses de la vie sont permanentes, solides, ayant une existence propre, indépendante des autres. Alors que c’est tout le contraire.
La réalité, c’est que toute chose de la vie est impermanente, existe en interdépendance avec toutes les autres, n’a pas d’existence séparée des autres.

Le Bouddha enseigne que c’est nous, par notre ignorance, notre avidité et notre aversion, qui causons notre propre souffrance. En corollaire, il affirme que nous pouvons échapper à notre souffrance en nous libérant de ces trois souillures appelées encore trois poisons.
L’ignorance (l’égarement) :
C’est être aveugle à la vraie nature de la vie, à la vraie nature de toutes choses, appelée nature de Bouddha. Cette ignorance nous empêche de mener notre vie de façon juste et harmonieuse car nous ne voyons pas la réalité telle qu’elle est.
L’avidité (la convoitise) :
Négligeant notre véritable nature et celle de toute chose, nous ne connaissons pas le sentiment satisfaisant de paix et de plénitude. Il en résulte un état de frustration et de manque qui nous pousse à rechercher le bonheur dans la possession de biens matériels, de positions dans la société,  de renommée, de reconnaissance, etc.
L’aversion (colère, violence, haine…)
Ignorant l’état d’éveillé, nous en venons à accuser les autres , à avoir de l’aversion pour tout ce qui nous dérange et à faire preuve de colère et de haine vis-à-vis de l’extérieur.
C’est parce que nous suivons, souvent sans le savoir, les trois poisons que nous entretenons avec le monde des relations pas justes qui empêchent notre épanouissement et celui des autres.

La pratique de la voie du Bouddha consiste à agir avec sagesse et compassion. Cela se réalise quand nous nous libérons des trois poisons — que sont l’ignorance, l’avidité, l’aversion — et de tous les flux toxiques qui en découlent. Dans ce cas, nous ne sommes plus enfermés dans nos pensées égoïstes et de ce fait pas séparés des autres existences. Nous voyons les autres tels qu’ils sont avec leurs joies et leurs peines ; nous éprouvons l’envie de les aider dans leur souffrance. Être dans la compassion, c’est être en unité avec l’autre. La rivière du don coule alors naturellement et librement entre toutes les existences. Libérés des trois poisons, la vertu du don se manifeste d’elle-même. C’est une caractéristique du fonctionnement de Bouddha.

Poèmes

La silencieuse intelligence que maître Ryokan avait de la vie
se communiquait à tous comme une guérison virale.

Christian Bobin

Emissions Sagesses Bouddhistes

  • Kanshoji, monastère zen dans le Périgord Vert
  • Quelle place et quel sens donner à la vie monacale ?
  • Comprehension du Bouddhisme par les occidentaux, difficultés et pièges.
  • La relation maître disciple
  • La résonance dans la voie du Bouddha
  • Le désir d’appropriation, sources de toutes les souffrances