Les grandes cérémonies de Ojukai ont été inoubliables
TEMOIGNAGES
Il y a des événements dans ma vie que je n’aurais pas voulu rater. Des événements qui forcent le cœur et la conscience à s’ouvrir à la beauté des choses et des circonstances. Ce qu’il faut pour en savourer le goût et le parfum, c’est ouvrir son propre cœur, ses propres yeux, bien regarder, sentir et accepter de participer totalement sans avoir à se soucier de soi-même.
Je reste émerveillé par la capacité de l’Homme à mettre en place un événement dont le sens premier est simplement l’humain : recevoir pour donner et donner pour recevoir. Lire plus
Recevoir les préceptes et les transmettre. C’est ainsi que s’actualise la Voie dans les cérémonies d’Ojukai.
Une volonté collective a permis de concrétiser cette aspiration spirituelle d’une sincérité désintéressée. Celle de la sangha de Kanshoji, solide, accueillante et bienveillante, qui a su être présente sans être pesante en dépit des difficultés de l’accueil et de la logistique, des rituels complexes et d’une intendance délicate. Hommage soit rendu à cette sangha qui montre l’exemple.
Gratitude envers les maîtres qui ont offert leur force et leur énergie à la réalisation de l’Ojukai :
Maître Minamizawa pour avoir accepté de venir en France à 92 ans, malgré les difficultés du voyage et la fatigue.
Taiun Jean-Pierre Faure qui s’est dévoué pour harmoniser les énergies tant japonaises qu’européennes et a su se montrer un hôte prévenant et souriant malgré la fatigue et la pression constante des dix mille choses. Comme quoi la grandeur de l’objectif permet de se dépasser sans oublier les autres.
A tous les autres maîtres et enseignants, Américains, Japonais, Européens, qui par leur présence ont encadré les aspirants et cautionné leur engagement collectif. Tout a été imprégné d’une complicité et d’une convivialité que seule permet la générosité et la dimension inestimable d’une telle rencontre.
Je suis reparti un peu triste que ce soit fini, mais heureux de garder en mémoire le parfum des cérémonies, la saveur des rencontres spontanées, la beauté des visages remplis de sincérité et d’émotion.
Même la fatigue des nuits trop courtes n’a pas dérangé le sentiment d’être à la bonne place au sein d’une sangha totalement tournée vers le Dharma. Même les petits accrocs et les rattrapages de dernière minute ont donné du pétillant à cette célébration exceptionnelle et historique.
Merci à tous les membres de la sangha de Kanshoji.
Dès mon arrivée deux jours avant le début des cérémonies, sans perdre une minute, j’ai rejoint l’équipe responsable du déroulement des cérémonies. Nous avions tous reçu ce que j’appellerai très vite notre Bible, un livret de 60 pages décrivant chaque cérémonie dans le détail, livret qui ne nous quittera plus un instant jusqu’à la fin des cinq jours d’Ojukai.
Nous étions une vingtaine de personnes penchées sur le déroulement des cérémonies les plus importantes. Ma première impression fût : « C’est énorme !! C’est vraiment énorme !! », je me demandais si en deux jours de préparation seulement, nous allions être au point ! C’était sans compter sur Plus Grand que Nous.
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Au fil des jours, notre équipe s’est harmonisée pour ne former qu’un seul corps. Le temps a disparu pour laisser place à ce qui est, là, instant après instant.
Quand le 5 juin tout fût accompli, alors les aspirants sont venus nous remercier, certains les larmes aux yeux – des larmes de bonheur et de gratitude sur des visages radieux. Nous aussi étions remplis de gratitude, et aussi sidérés : voilà, c’est terminé et ça a été possible, et ça a été un moment inoubliable ! Et là, je crois qu’il n’y avait plus que nos cœurs qui résonnaient à l’unisson.
Le même soir, je demandais aux deux moines instructeurs principaux, venus spécialement du Japon pour cette occasion, comment ils avaient vécu ces quelques jours. Pour toute réponse, ils se sont mis simplement à pleurer. C’était leur façon de dire : « Oui, c’était un véritable Ojukai. Un acte de dévotion, d’amour envers tous les bouddhas, les bodhisattvas, les patriarches et tous les maîtres. C’est un grand pas, pour le bien être spirituel de tous les êtres du passé, du présent et du futur, en Europe, qui aspirent à un monde de paix et à vivre ensemble dans l’harmonie. »
Durant ces cinq jours d’Ojukai, j’ai eu le sentiment d’être accueilli dans quelque chose de plus grand que moi. La bienveillance des encadrants – notamment du Maître des Préceptes –, toute l’attention qu’ils nous ont portée d’une manière totalement désintéressée, simplement pour nous aider à découvrir ce monde merveilleux de Bouddha, la puissance de ces cérémonies qui ont traversé les siècles…
Toutes ces conditions m’ont permis de m’abandonner, de faire totalement confiance, et de progressivement fonctionner autrement, avec un esprit joyeux, très neuf et plein de gratitude.Lire plus
J’ai été emmené dans un lieu vaste, non ordinaire, très doux. Et cela sans effort, passivement, au milieu des autres, et même plus, en contact étroit avec les autres.
En effet pendant ces cinq jours nous, les aspirants , avons vécu ensemble en grande promiscuité. Nous dormions ensemble, nous mangions ensemble, nous faisions de nombreuses cérémonies et processions ensemble, nous écoutions les enseignements ensemble.
J’ai été particulièrement touché par les processions que nous faisions chaque jour, durant lesquelles nous marchions très lentement en file indienne, très proches les uns des autres, serpentant dans le monastère jusque dans la salle de cérémonies. En même temps que nous marchions nous chantions : Hommage au Bouddha Shakyamuni. Arrivés dans la salle de cérémonies, lorsque nous étions encore plus proches physiquement les uns des autres, tout en continuant de chanter, j’avais le sentiment de faire partie d’un seul corps, qui résonnait à l’unisson.
Reynald Chicheportiche,
Aspirant
Lorsque nous avons participé à Ojukai, Maman et moi étions complètement débutantes. Toutefois au fil des jours, les zazen, au départ très ardus, agités, sont devenus de plus en plus de calmes et concentrés.
Les cérémonies m’ont fascinée : les protocoles que je ne comprenais pas, les placements, couleurs, déambulations, chants et percussions, la tête qui salue jusqu’au sol… Ma mère, elle, se retrouva plus dans les enseignements.
Une chose qui nous a marquées toutes les deux, jusqu’à en avoir les larmes aux yeux, est la générosité qui est pratiquée et constamment centrale. Le don. Nous avons reçu, beaucoup, énormément, pendant ces cinq jours. Tant de générosité fait réfléchir. Lire plus
Nous sentions tout le travail et l’accompagnement des assistants et avons regretté de ne pas pouvoir remercier chacun d’entre eux, à hauteur de ce que nous avions reçu.
Les discussions libres avec les enseignants furent de bons et nécessaires moments, mettant en perspective ce que nous commencions à comprendre et sentir – voir que différentes visions existent empêchent les mots de se figer.
Les relations, dans ce groupe d’une cinquantaine d’aspirants, se sont rapidement tissées pour s’intensifier jusqu’à une intimité étonnante dans ce laps de temps si court.
Les premiers jours, Maman et moi-même avons vécu des moments difficiles. Maman me disait qu’elle ne comprenait rien, puis le 3ème jour, elle a lâché, et alors tout s’est éclairé pour elle.
De mon côté, le 3ème jour fut le plus difficile. Le groupe me donnait l’impression d’asphyxie, et je ne dormais pas du tout ; la fatigue amplifiait peut-être cette sensation. Puis lors de la première grande cérémonie, celle de la Repentance, je fus ravie, et chamboulée.
Aujourd’hui, nous parlons et pensons toutes les deux souvent à Ojukai. Nous réalisons à quel point ce moment fut hors du commun et rare. Le partager ensemble aussi nous relie d’une façon unique.
Émilie Maréchal,
Aspirante
Assistant accueil lors de ce Ojukai, j’ai vraiment eu le sentiment privilégié d’être au cœur de l’événement.
Graviter autour des aspirants, dans une discrétion maximale et donner tout son temps et toute son énergie pour le bon déroulement de cet événement est, au-delà de la fatigue, subliment exaltant.
Mon expérience se résume parfaitement dans ces quelques mots d’un poète indien, Rabindranath Tagore : « Je servis et je vis que servir n’était que joie. »
Durant ces cinq jours, j’ai ressenti une totale ouverture du cœur, presque physique, l’oubli de soi au service des autres. Je suis retourné dans le monde social empli d’une joie indicible et très ému d’avoir tant reçu en retour.
Ce fut un beau moment de partage et assurément, un des moments forts de ma vie de bodhisattva, un pas de plus dans ma pratique.
Olivier Hauc,
Assistant
À la Gendronnière en 2016, j’étais de ceux qui avaient pris refuge dans les trois trésors et reçu les préceptes. Cela avait été un moment émouvant, un moment fort dans ma pratique.
À Kanshoji cette année, j’étais assistant et aidais à la bonne marche de ce grand événement.
Durant les cinq jours, me revenait sans cesse en tête le troisième pur précepte : Œuvrer pour le bien de toutes les existences.Lire plus
C’est ce que nous faisions, prenant soin de toutes les personnes présentes, s’assurant que chacun soi soit à l’aise.
Et quand je devais me lever plus tôt après m’être couchée plus tard que les autres :
Œuvrer pour le bien de toutes les existences.
Quand je n’avais pas le temps de prendre mes repas,
Œuvrer pour le bien de toutes les existences.
Quand une équipe télé est venue faire un reportage, que j’ai dû me transformer en assistant de production ou par moment en pied de caméra :
Œuvrer pour le bien de toutes les existences.
À la fin d’Ojukai, nous étions portés par l’énergie impulsée par les efforts de tous, et le travail n’était plus si difficile. Voyant les visages heureux, je savais que nous avions réussi à œuvrer pour le bien de toutes les existences.
Roberto Di Giacomantonio,
Assistant
Mis à jour le 17 février 2023