Lettre de kanshoji – n° 19 – été 2010

Monastère de la lumière de Kannon

N° 19 – été 2010

Chers amis du Dharma,

Contrairement à notre calendrier habituel, cette Lettre de Kanshoji est écrite avant le camp d’été, actualité oblige …

Début juillet, Laure Hosetsu et moi-même sommes partis au Japon rencontrer notre maître Minamizawa Roshi dans son temple de Chuôji à Sapporo. De grandes perspectives se sont ouvertes.

Depuis plusieurs années, des liens se sont tissés entre Kanshoji et Chuôji. J’y suis allé à plusieurs reprises, Laure y a occupé la fonction de shusso pendant ango et a effectué hossenshiki, accompagnée d’Olivier Jifu et de Régis Donin. Cette année, Valérie Yasho y est restée plus de quatre mois … Tout cela sous le regard bienveillant de Minamizawa Roshi. Ce dernier a demandé que nos liens se resserrent. Chaque année un moine ou une nonne de notre sangha participera au ango de Chuôji. De même, des moines de Chuôji viendront pratiquer à Kanshoji. Deux d’entre eux participeront à notre prochain ango de printemps (1er avril – 1er juillet 2011).

Le siège de la montagne et le combat du Dharma

Minamizawa Roshi accorde une attention toute particulière à la diffusion du zen en Europe, et cela depuis longtemps. Il a rencontre Maître Deshimaru et l’a soutenu dans sa mission. Ce n’est donc pas un hasard s’il attache tant d’importance à Kanshoji, dont il est le fondateur, et à son rayonnement présent et futur.

Bien que très âgé et occupant de hautes fonctions au sein de Eiheiji et de l’école Sôtô, il nous fera l’honneur et le plaisir de venir au printemps prochain à Kanshoji. En sa présence, se tiendront la cérémonie de Shinzanshiki (1) le 24 mai 2011, et la cérémonie de Hossenshiki (2) pour Yasho Valérie Guéneau le 25.

Ces cérémonies, qui se dérouleront pour la première fois à Kanshoji, sont d’une grande importance pour l’avenir.

Les fondements de la pratique du zen Sôtô en Europe pour les siècles futurs

Le souci majeur des Patriarches est la pérennité de la Voie du Bouddha : mettre l’éveil à la racine de notre vie et à partir de là aider l’humanité souffrante jusqu’à amener chacun à la libération. C’est ce souhait qui anime Minamizawa Roshi, qui le fait œuvrer à l’assise correcte du monastère de Kanshoji en terre d’Europe.

Kanshoji a une double vocation : celle de former de futurs enseignants du Dharma en proposant toute l’année une pratique monastique ; et celle de rayonner auprès des laïcs en les invitant à se tourner vers l’enseignement du Bouddha pour éclairer leur vie.

Minamizawa Roshi, qui ressent l’urgence d’implanter en Europe un monastère qui répond à cette double vocation, pose actuellement les fondements de la pratique du zen Sôtô en Europe pour les siècles futurs.

Ainsi, conscient de la fuite inexorable du temps, il nous invite à regarder déjà plus loin : il reviendra en 2012 pour l’inauguration du Kaisandô (salle des fondateurs) et pour les grandes cérémonies d’O-jukai (3) , qui se tiendront pour la première fois en Europe dans la tradition.

Minamizawa Roshi aura ainsi fait tout ce qui est en son pouvoir pour établir la transmission de la voie de Bouddha en Europe et pour qu’elle se répande, fidèle à la tradition du zen Sôtô.

Dans une prochaine lettre nous évoquerons plus en détail ces cérémonies, leur sens profond et en quoi elles consistent.

La foi et l’énergie de la Sangha

Ces cérémonies fondamentales pour la pérennité du zen en Occident demandent des aménagements incontournables.

Chaque temple zen possède plusieurs bâtiments nécessaires à la pratique : le dojo, lieu de la pratique de zazen ; le Hattô (salle du Dharma) où se font les cérémonies, le Kaisandô, lieu dédié aux fondateurs ; et enfin le Butsuden, salle en l’honneur de Bouddha.

Tel est notre projet : l’ancienne chapelle des Jésuites (le Hattô actuel) abritera le Butsuden et le Kaisandô ; le dojo actuel sera agrandi et transformé en Hattô et nous construirons un nouveau dojo, entièrement écologique, dans la forêt qui surplombe le lac (4) .

Ce sont de grands travaux qui devront être réalisés rapidement, mais ils ne pourront voir le jour qu’avec la foi et l’énergie de la sangha.

Un grand appel au fuse (5)

Réaliser un tel projet ne peut se faire qu’avec les fuse de chacun. Il faut bien sûr faire fuse de son travail, de son temps, de son enthousiasme, mais il faut aussi de l’argent. À la vue de notre trésorerie et des devis, on peut évaluer d’ores et déjà le montant de ce fuse nécessaire à environ 250 000 € . Chacun d’entre nous doit pouvoir dire quelle somme minimum il est prêt à verser d’ici l’été 2012, en une ou plusieurs fois, pour soutenir ce grand projet (6) .

Nous vivons actuellement des moments historiques pour l’avenir du zen en Europe. C’est toute la sangha qui est engagée dans ce grand projet : c’est l’occasion de réaliser notre vœu de bodhisattva.

Sans le pouvoir de la Sangha, rien n’est possible.

Nous demandons à chacun, de bien vouloir remplir la promesse de don ci-joint et de nous la renvoyer avant le 1er décembre 2010. Les prochaines Lettres de Kanshoji vous informeront de l’avancement de ce grand projet.

Bien amicalement dans le Dharma,

Taiun Jean-Pierre Faure.

(1)  Shinzanshiki est la cérémonie d’intronisation de l’abbé du monastère qui, à cette occasion, s’assied en haut de l’autel du Bouddha (shinzan : le siège de la montagne).

(2) Hossenshiki est la cérémonie de consécration du shusso (Hossen : le combat du Dharma).

(3) O-Jukai, recevoir les préceptes, est pour les laïcs l’entrée dans la voie du Bouddha.

(4) Ces travaux s’imposaient dans un avenir plus ou moins proche, vu le nombre sans cesse croissant de participants.

(5)  fuse : don désintéressé. C’est la première des Six Paramita, les six vertus essentielles sur la Voie du Bouddha. Donner au Dharma est le plus haut fuse.

(6) L’AZK étant une association cultuelle, le montant de vos dons est déductible partiellement de vos impôts.