Il est une montagne dont le sommet dépasse celui de toutes les autres montagnes, une montagne dont le sommet échappe au regard humain, un sommet baigné d’un air pur, libre de toute pollution, toujours couvert de neige étincelante. Cette montagne, c’est celle de zazen.
Parfois, on l’appelle la Montagne au pic sublime. Assis à son sommet, on goûte à la sublime solitude. Assis à son sommet, la vue est totalement dégagée, depuis le bout de son nez, jusqu’aux montagnes bleutées dans l’horizon.
Dans la sublime solitude, tout s’est dissipé. Tout est dégagé des préoccupations futiles, débarrassé des faux problèmes, débarrassé des questions sans réponse, des accusations injustifiées, libre de toute attente.
Celui qui ne sait pas vivre la sublime solitude, celui-là n’est pas adulte, il n’est pas complet.
Habitué à ruminer des stratégies, à mâchonner des détritus, il est important de prendre de la hauteur, d’accéder au sommet qui dépasse tous les autres, là où on ne se raconte plus d’histoires, où l’on arrête de se la jouer. Celui qui ne sait pas vivre la sublime solitude, celui-ci ne sait pas vivre avec ses semblables.
Dans cette sublime solitude, tout s’est dissipé, tout s’est fluidifié, tout s’est évaporé mais tout est là. Il n’y a plus d’attachements, de rigidités, de fixités. Nos repères sont abandonnés. Egaré dans Bouddha. Partout, tout est là. À chaque moment, tout est là.
Être égaré dans Bouddha, ce n’est pas du tout péjoratif ni triste. C’est juste quitter le monde de ses superstitions, de ses petites certitudes, de son arrogance. Libre de tout, attaché à rien.
La sagesse, c’est être rien. L’amour, c’est être tout. Telle est la sublime solitude. Accéder au sommet insurpassable et descendre ensuite dans la vallée des êtres humains avec l’esprit des sommets. C’est la meilleure façon, c’est la façon heureuse d’aller dans le monde, la façon heureuse pour soi et pour les autres.
Taiun JP Faure, mai 2021
quelle merveille que de pratiquer zazen sur les sommets pierreux. Sublime solitude…
à bientôt