Ce que l’on doit chérir plus que tout c’est l’instant présent, qui ne revient jamais. Ce n’est rien d’autre que se tenir dans le courant de la vie, se tenir dans l’éternel présent, ne pas gaspiller sa vie à traîner dans le passé ou à anticiper vers le futur. Se tenir dans le courant de la vie, qui répète inlassablement sa petite musique : je disparais quand j’apparais, j’apparais quand je disparais.
Vivre en accord avec l’ultime réalité, telle est la sagesse véritable. Quand on vit ainsi, se donnant de tout cœur à la situation, le problème de la vie et de la mort est résolu. L’univers nous donne la vie à chaque instant, et nous mettons notre vie au service de tout l’univers. Quand notre vie est au service de l’univers, elle s’emboîte avec la vie de toutes les existences et nous manifestons la sagesse véritable. Alors notre vie a un sens.
Quand notre esprit ne s’accroche plus au passé ni ne se projette dans le futur, mais se donne à la situation totalement, alors notre vie devient pleine, sans limites, elle participe à la vie du cosmos. Cet univers où toutes les existences sont au service les unes des autres, vivent par les autres et pour les autres, cet univers c’est l’amour véritable.
La sagesse est l’autre aspect de l’amour véritable. Quand on s’oublie soi-même et que l’on revient à notre véritable nature, quand on s’éveille à la réalité ultime, le sens de la vie devient évident. Réaliser cela se fait sans effort.
Mettre sa vie au service de toutes les existences, telle est la sagesse véritable, tel est l’amour véritable, telle est la vocation de l’être humain. Réaliser cette vocation demande d’y aspirer, de le vouloir vraiment.
Le plus grand service que l’on peut donner à ceux que l’on rencontre, c’est de les aider à s’éveiller, de les aider à se libérer des trois poisons – ignorance, avidité, aversion. On aide autrui à s’éveiller et à son tour il aide les autres à s’éveiller – et cela seulement en étant totalement vivant, en chérissant l’instant présent plus que tout.
C’est comme cela que tous les ruisseaux murmurent la même petite musique : je disparais quand j’apparais, j’apparais quand je disparais. C’est comme cela que tous les ruisseaux retournent au grand océan d’où ils viennent, sans souffrance, sans peur. Telle est la vie véritable de l’univers.
Taiun JP Faure, janvier 2021
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