La vie se nourrit de la vie, la vie se donne à la vie. Chaque forme de vie reçoit sa vie de toutes les autres formes. Cela, c’est la réalité. Tant que nous ne nous mettons pas en conformité avec cette réalité, notre pratique n’a pas de sens. Tant que nous ne comprenons pas le sens de nos vies, tant que nous nous trompons de direction, notre pratique est stérile.
Dès le départ, nous devons comprendre par nous-même que notre vie ne peut être qu’au service de la vie.
Pour certaines personnes, cette vie que nous recevons de l’univers ne sert qu’à profiter. Il n’est pas possible dans ce cas d’accéder à la libération, c’est-à-dire à la paix de l’esprit, au bonheur véritable. Tant que notre pratique a un but seulement égoïste, elle est stérile, même plus, elle est nocive.
Comment poursuivre des buts égoïstes et être heureux ? Ce n’est pas possible. Ce n’est tout simplement pas possible. Ces personnes ne font alors que penser : Comment être égoïste et être aimé ? Comment être égoïste et être libéré de la peur ?… Ces personnes ne se résolvent pas à mettre leur vie dans la bonne direction. Aussi leur pensée ne fait qu’ajouter de la confusion à leur confusion, ne fait qu’ajouter de l’angoisse à leur anxiété. C’est un mode de penser toxique. Une pensée animée par l’avidité, l’aversion et l’ignorance est une pensée toxique. Elle ne peut que nous amener à la tristesse, au désespoir, à la colère.
Certaines personnes en viennent à penser que leur cerveau fonctionne mal. Elles sont prêtes à se mettre entre les mains de techniciens du cerveau. Il suffit seulement d’aller dans le sens de la vie, de mettre sa vie au service de la vie, de faire en sorte que notre vie, à chaque instant, soit bénéfique à toutes les formes de vie. Il suffit de faire le vœu que notre vie soit bénéfique à la vie. À partir de là, tout se met en place, tout se fluidifie, tout rentre dans l’ordre. C’est cela la véritable conversion : plutôt que de mener une vie seulement égoïste, changer de direction, mener une vie bénéfique à toutes les formes de vie. Telle est la vie de Bouddha.
C’est à partir de la compréhension du vrai sens de la vie que l’on peut pratiquer le zen et que la pratique nous libère pas à pas de tous nos disfonctionnements.
Bouddha nous dit que dès le départ, tels que nous sommes à l’origine, nous sommes parfaits. Le seul problème est que nous superposons à cette perfection des points de vue égoïstes, des stratégies égoïstes visant à accéder à davantage de profit et de renommée.
Nous ne pouvons pas éviter de répondre à la question : « Qu’est-ce que je suis vraiment ? Qu’est-ce que je fais avec ce que je suis ? »
Taiun JP Faure, avril 2023
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